La mode pas commode : ou comment s’habiller quinqua’
Perso, je ne me suis jamais habillée “mode”. Je veux dire too much. J’ai piqué dans la mode ce qui m’allait. Silhouette fine et longiligne, certes, on peut tout porter. Ou quasiment. N’empêche : ce qui me seyait à 20 ans, ne me va plus à 50. Normal ? oui, parfaitement. Et on doit l’assumer.
J’ai toujours été celle qui relookait les autres, avec un goût inné pour l’harmonie des couleurs. Ce que je vois parfois des collections haute couture me fait frémir : les pois et les carreaux, même si ça passe pour très chic, on ne le verra jamais sur moi, de même que des associations étranges, burlesques même :, fuchsia et jaune, rouge et rose… je crois qu’il faut une juste mesure en tout.
Lycéenne, je pense avoir tout essayé, de la période punk – c’était, souvenez-vous, l’épingle à nourrice sur la chemise de grand-père, énorme et trop large, sur des jeans retroussés – à l’essai émouvant de la jupe longue fendue, avec feutre aux larges bords, très dame de Paris, comme la fourrure, la vraie hélas, mea culpa !
Jusqu’à finalement comprendre que mieux vaut cultiver un style que suivre une mode souvent vulgaire, et elle ne s’en prive pas, des slims taille basse aux tops déchirés, des sandales trop-péziennes à l’antique tunique, on en verra encore et de toutes les humeurs.
Je constate souvent avec tristesse, qu’une jeune fille qui pourrait être jolie, devient vite une gravure de mode sans originalité, et dans la rue, lorsque ça défile, l’on réalise que ce phénomène vital est plus complexe que ce que l’on croit : fashionitas, victimes avant tout des chaînes de magasin, Khan, La Halle, et autres Kiabi, on a vite fait le tour des faut-le-porter !
Or l’originalité, cette petite touche qui fait toute la différence, est ce qu’il y a de plus difficile à trouver, et pourtant il s’agit souvent de si peu !
Voici quelques observations, faites par ma modeste personne, afin que chacune, puisse se sentir une femme unique et enviée !
A la cinquantaine on peut encore se permettre beaucoup de fantaisies. Pour moi qui ai longtemps été citadine avant de vivre en bord de mer, je me suis créé deux bases : l’une plus ville, l’autre plus relax.
Ainsi voici quelques basiques, faciles à porter, qui laissent la place à nombre de variantes.
Le matin, on n’a pas toujours le temps de se demander ce qui va avec quoi, je vous conseille d’acheter une tenue, plutôt qu’un vêtement isolé : ça gagne du temps.
Les indispensables :
– 2 jupes droites, noire et grise par exemple, à associer avec une veste blazer, sous une chemise blanche en popeline de coton.
-2 pantalons fuselés, de préférence, bas de tailleur, ou cigarette. Pour allonger la silhouette.
-2 jeans au choix, un blue et un black.
– 1 jupe western.
– 1 ou 2 jupes folklo, style Mexx, en velours pour l’hiver, en coton pour l’été . Un jupon fait également l’affaire.
– La robe noire trois trous, en hommage à Audrey Hepburn (Zara en a de superbes à bon prix). Portée avec un rang de perles, même fausses, il n’est rien de comparable.
Pour les tops :
– Cols roulés, pour les frileuses, fins, cashmere ou coton selon la saison.
– Pulls colorés, graphiques, folklo, marin, selon les goûts.
– Sous-pull :- non négligeables à associer avec vos jupes, robes pour un look preppy..
– T-shirts coton ou microfibre, toutes couleurs.
– 1 ou 2 gilets en lainage.
– Pour qui aime, les chemisiers, style masculin je préfère, on peut nouer une cravate pour un effet sophistiqué dernière minute si rien sous la main en soirée.
L’incontournable !
Pour moi le top reste la saharienne : on n’inventera pas demain quelque chose d’aussi smart. En soie, en bâchette, version soirée ou safari, elle demeure le must pour la quinqua qui assure. Le décontracté chic, c’est ce qu’il y a de mieux et l’on peut porte sa saharienne sur tout.
Absolument.
Côté accessoires :
Ne pas oublier de collectionner, aux soldes, nombre d’écharpes, étoles, foulards et cravates, carrés de soie, etc… On le retrouve tout au long de l’année, avec bonheur.
La mode étant un éternel recommencement, j’en ai qui ont 25 ans et sont toujours dans la note.
Les chapeaux : plus de honte à avoir : on en trouve toujours un sur lequel flasher.. Et ça termine une tenue parfois un peu trop simpliste. A éviter, si vraiment on n’a pas une tête à chapeaux .Ça fait témoin de mariage.
Les gants, et mitaines : on les perd facilement, mais on peut toujours les renouveler et c’est tellement féminin !
Mention spéciale pour la jupe en cuir, ou imitation, il est bon d’en avoir une dans son dressing IKEA.
Pour les matières : le lin, le coton, la microfibre pour être confortables tout au long de la journée.
Le soir, on peut opter pour le satin flamboyant, la soie rutilante, le bustier vinyle pourquoi pas ?
L’essentiel :
Il n’est pas difficile de s’habiller bien, et pas cher, de nos jours. Le tout est toujours de se projeter sur soi, et non pas la vendeuse qui vous trouve mimi, ou la future top model qui sort de l’essayage, silhouette de rêve vintage en dentelle et jean strassé.(elle a trente ans de moins que vous).
Ce qui compte c’est vous, que vous soyez vous-même dans vos fringues.
Enfin, l’anti coup de froid qui dérange vos plans : avoir oublié de quoi se couvrir gâche
une sortie plus que tout autre chose.
– Le manteau traditionnel en lainage, droit, noir, looké, avec ceinture, ou pas, avec fantaisies ou non.
– Une doudoune.( trois-quarts ou longue de préférence). Laissez vous aller sur la couleur !
– Une petite veste courte noire, style spencer, moi je la porte tout au long de l’année.
– Un blouson en jean.
– Un imper, chez les Petites Bombes par exemple : looké et indispensable. –
– Le caban réactualisé.
Et bien sûr des chaussures qui là aussi iront où vous allez : vous n’êtes pas Beyoncé alors évitez les 15 cm de haut. Vous bossez, vous, et il faut pouvoir attraper un bus en marche !
– Des boots ou bottes pour les grands froids et les fortes pluies. Si, si ça existe !
– Des tongs l’été, mais pas trop : ça tasse la silhouette et déforme le pied.
– Une paire de tennis, Bensimon, ou de baskets, pour une promenade sentimentale, ou faire ses courses en temps record.
– A la maison, passez un kimono ou un peignoir satin.
Chaussez des mules dorées c’est très glamour, de même que les babouches achetées à Marrakech .Ce n’est pas parce que l’on bulle chez soi qu’il faut tomber ressembler à une des Vamps.
La Liste à jeter :
Avec ce que j’observe parfois au dehors, voici une petite liste de ce qu’il faut absolument faire disparaître de ses stocks :
– Le loden, ou la veste autrichienne en laine bouillie : ça ressemble à un mauvais téléfilm allemand de l’après-midi sur M6, où tout le monde vivrait dans un château et aurait des peines de coeur que l’on réchauffe sur un traîneau recouvert du dit loden.
– Les santiags, sauf si l’on est motarde.
– Le taille basse, encore lui, pour qui fait plus de 50 Kg, le moindre bourrelet qui ne demande qu’à pointer son nez ressort allègrement de cette taille, et le prouve au moindre geste !
– Le pull moutarde que votre soeur vous a rapporté de son séjour anglais. Il ne va en principe avec rien.
– Le poncho en lama, d’Amérique du Sud. Souvenir de votre ex mais difficile à intégrer quand on fait la queue chez Casto, rayon bricolage.
– Les ballerines BB, si on n’a pas sa grâce, ou si l’on a les pieds plats.
– Le décolleté plongeant trop plongeant. Pour éviter les sifflets des ouvriers de la voirie.
– L’écharpe magique : il y a trois ans que votre belle-mère vous l’a offerte sur le marché de San Remo.
– La mini vraiment mini, si l’on n’a pas les jambes longues et fines. Ou le look Birkin.
– L’inmettable sur quoi on a craqué aux soldes, ou en voyage : comme la tenue mexicaine, à la Salma Hayek. Le bermuda des Aubaines de la Redoute. La robe -trop près du corps – imprimé sakura. The pectoral en cuir incrusté de pierres fines, trouvé dans une brocante, un peu lourd pour travailler aux urgences.
Cherchez bien, photographiez ces erreurs si besoin. Qui n’a pas acheté compulsif au moins une fois dans sa vie, n’a pas vécu !
Et jetez ! avec cet incommensurable souffle de liberté que procure la vue d’un dressing prêt à recevoir ce que vous êtes. Point.
Mon craquage à moi : jodpur, saharienne, bottes fauve, chèche, le tout décliné en beige ou kaki. Là je suis moi ( et pas en Devernois) !
Spécial rondes :
Il existe maintenant une mode pour rondes : je ne les oublie pas, , car j’ai souvent eu des copines se désolant de leurs courbes.
De grâce, ne vous sentez pas forcées de porter du noir en permanence, été comme hiver, au bureau comme en soirée ! il n’est rien de plus évident que cette volonté de camouflage, alors que une femme assumant ses rondeurs, si elle est gaie, vivante, si elle sait se parer d’un vêtement coloré (de style baba-cool souvent), peut parfaitement être plaisante, tout comme un mannequin planche à pain peut créer un malaise !
Souvenez-vous, amies rondelettes, de mettre en valeur ce que vous avez de mieux : vos yeux, vos épaules, une poitrine avantageuse. Ne vous privez pas des imprimés fleuris, des barrettes dans vos cheveux, des B.O. ethniques. Une mode ethnique n’est pas difficile à trouver ni à composer, dans les boutiques indiennes, les grandes enseignes comme Exopotamie, ou si on a des sous, chez les grandes marques.
J’avais une prof au lycée qui était forte, mais n’oubliait jamais de se faire les yeux, qu’elle avait verts et magnifiques et, par dessus une coupe courte de Jeanne d’Arc, nouait un foulard de couleur à l’afro ! c’était génial et si je m’ennuyais en géo, je pouvais passer mon heure à la regarder, rien que pour l’effet !
Proscrivez une fois pour toutes ce noir qui devient vite puce, et si jamais vous avez une réticence, servez-vous en de base, un sarouel, une jupe longue, ou un pull décolleté.
Et basta, le monde en couleurs est à vous, et il vous rendra plus gaie ! donc séduisante!
Voilà ! pas mal pour se remonter le moral en cette saison hivernale. En attendant le printemps pour se relooker !
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nadine
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Anne Rassat
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pascale
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lyes
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