Un été culture : quels livres emporter dans son sac de plage ?
Ça y est : le maillot est choisi, deux-pièces minimaliste ou tankini sexy, la bombe solaire en action, hydratante et parfumée, s’ajoute dans votre couffin aux lunettes noires et à la visière de golfeuse. Une belle serviette velours, aux tons bleu de mer, des
tongs made in France de préférence, on ne passe pas inaperçue avec son sarong artistiquement drapé, radieuse et sereine, altière telle une statue dans le sable. Mais pas de sel.
Ne manque qu’une chose au décor : le livre, roi des outils, qui permettra de nouer la conversation en même temps que l’on dénoue son dos nu !
Lassés de l’uniformité d’un monde qui se voulait meilleur, quinquas ?
Lassés des prix littéraires courus d’avance, de Marc Lévy, l’omniprésent, de la fausse et banale littérature en monticules sous vos yeux désenchantés ?
Si vous êtes comme moi, à constater que la » bonne » littérature se perd, dites-vous que vous avez raison !
Alors, pourquoi ne pas en appeler à nos souvenirs communs, de classe, dans les deux sens du terme ? car pour l’amateur, il y a de bons cafés, de bons vins, et de bons livres, à savourer sans modération, pour un été dépaysant à souhait ! Et si le dernier voyage devait être la lecture, alors que dire des premiers émois de lycéens à la découverte de soi ?
Voici une petite liste de ce qu’il faut absolument avoir lu, pour ne pas mourir idiot.
La rivière Piedra : eh oui, le Coelho qu’il ne faut pas manquer, quand on a la fibre spirituelle ! C’est à mon sens, le plus abouti.
Un message caché est dans ce bouquin, pour qui a la foi. Pour les autres, on retiendra l’histoire d’amour de deux êtres que la vie a séparés, et qui cherchent obstinément, les chemins du couple et de la réconciliation avec l’univers. Cette rivière nous plonge avec bonheur dans les étranges pérégrinations d’un homme hors du commun, un homme qui guérit, et d’une femme, blessée de la vie, dont le sens lui a échappé à force de routine.
Vous vous reconnaissez ?
Cent ans de solitude : Garcia Marquez et toute sa folie. Une écriture magistrale, pour une épopée inracontable, qui ramène aux fantasmes absolus de l’amour et de la création du Monde. Où la frontière entre le mal et le bien n’est pas définie. Du grand art, juste un truc : avoir une bonne vue et une mémoire sans failles, les personnages haut en couleurs y sont nombreux et les épisodes se chevauchant presque, sans ponctuation ! nous noient dans une autre dimension, faite là encore d’étranges phénomènes et de belles envolées lyriques, incomparables.
Les égéries russes : Vladimir Fedorovski et Gonzague Saint-Bris signent là un véritable chef-d’œuvre. De cette longue promenade à travers la Russie du début du XXème siècle, on retient les portraits aigus de ces femmes qui ont signé des hommes comme l’on signerait des oeuvres : Gala, Elsa Triolet, rendent fous des hommes (Aragon, Eluard, Maillol) qui deviendront des personnalités incontournables, aux destins souvent tragiques : Maïakovski, entre autres. De la Russie à Paris, tout ce petit monde de grands artistes, de contestataires qui font l’intelligentsia de ce siècle une vertigineuse évocation d’un paradis perdu : celui de la poétique dans le quotidien.
La politique et ses dessous, dans des paysages fameux, des sofas languissants des salons mondains, aux affres de la Sibérie.
Grandiose.
Le jardin des Finzi-Contini : de Giorgio Bassani. Avant d’être porté à l’écran et réalisé par Vittorio de Sica lui-même, un merveilleux roman qui contient toutes les promesses de l’adolescence riche et aristocratique, bientôt brisée par la montée du fascisme. Une étude douloureuse de l’anti-sémitisme au sein d’une famille juive qui se croit à l’abri de toute danger. Où l’on tâche d’oublier à grand renfort de parties tennistiques dans un jardin qui pourrait être l’Eden, l’imminence de l’horreur. On est en 1938, la puissance va passer dans l’autre camp. Les Juifs seront au pilori. Seront détruits les espoirs amoureux d’un jeune homme, et les jeux de l’amour seront laissés au hasard, juste avant la fin d’un monde.
Enfance : Maxime Gorki raconte avec les yeux d’un enfant sa véritable histoire. Celle d’un gamin aux prises avec une famille délirante, d’amour et de haine. Heureusement sa grand-mère veille sur lui… Tout un monde de légende sur les bords de la Volga, où ce gamin qui deviendra un gigantesque écrivain révèle la misère du moujik, mais aussi la poésie d’une époque révolue, où le malheur de vivre côtoie la vision toujours prophétique, d’un monde meilleur. Après.
De Profundis : le testament sincère et surprenant de Oscar Wilde, pendant ses années de bagne, juste après que le dandy génial régnant sur les salons anglais, soit destitué pour crime d’homosexualité… Où l’on apprend à avoir un autre regard, sur le touchant poète, l’Irlandais farouche, l’artiste sublime, l’amoureux trahi, l’être blessé par une société hypocrite et vengeresse.
Tout y est, de l’aveu à l’humilité, un long parcours fait de douleur, pour celui qui prônait dans le Portrait de Dorian Gray, l’hédonisme et ses prétentions.
Juste deux ans avant sa mort, presque ignorée, à Paris, rive gauche. Peut-être ce qui a été écrit de meilleur, lorsque l’autobiographie n’était pas encore à la mode…
Mère Teresa : Foi et Compassion. Un vibrant hommage à celle qui a prouvé qu’à Dieu tout est possible. Une véritable épopée qui retrace son œuvre, qui était aussi sa vie. La misère, mais le sourire désarmant de ce bout de femme, qui part de rien pour arriver à ce que l’on connaît : des centres de soins, pour tous, pour les plus démunis, avec ses sœurs missionnaires de la Charité. Seul livre suscité par elle, au delà de toute appartenance religieuse, il nous montre les pauvres. Et leur lumière.
Une véritable leçon de vie.
Et une voix pour chanter : A 45 ans, Joan Baez, reine de la Folk, livre son autobiographie, et nous surprend par les questions qu’elle soulève. On a beau être belle comme le jour, dotée d’une voix d’or, riche, célèbre, artisan de paix dans le monde, comme il est difficile d’être femme. Et mère. Défilent des légendes vivantes, dont Dylan, et tant d’autres qui ont marqué l’histoire des USA par leurs engagements talentueux. Un très beau parcours, un très beau portrait de femme, à lire absolument, avec le recul sur une époque révolue dont nous sommes pourtant les héritiers.
La vie des maîtres de Spalding : on entre ici dans le registre très fermé du surnaturel. En 1894, un groupe de scientifiques américains, se réunissent dans un petit village de l’Inde, intrigués par ce qu’ils ont entendu dire : des hommes aux pouvoirs puissants, lévitent, guérissent les maux incurables, ce sont des maîtres de Sagesse. A travers les Himalayas, c’est une extraordinaire aventure qui attend Baird Spalding, et ses compagnons, au travers d’un périple où l’on côtoie avec simplicité des êtres aux dons prodigieux, mais aussi les grandes figures telles que Bouddha et Jésus. Passionnant.
Cette œuvre frappée longtemps d’ostracisme reste un des best-sellers pour ceux qui veulent approfondir les mystères de la communication avec l’Invisible.
Une longue échelle vers le ciel : Une grande médium, Rosemary Altea, raconte son parcours. Elle a un don spécifique, celui de communiquer avec les disparus, via un guide spirituel Indien, qui va lui ouvrir toutes les portes de l’avenir, et ce jusqu’à la Maison Blanche. Rosemary Altea, ouvrira des centres de soins pour les malades, après maintes et maintes péripéties, qui prouvent si besoin était, que la communication entre les deux mondes est plus facile à franchir que ce que l’on croit.
A lire avec avidité, on se laisse prendre sans résistance, à ce récit, dont la sincérité n’est pas à mettre en doute.
Voilà, quinquas, et les autres, de quoi passer un été de découvertes littéraires, explorant des domaines et des personnalités rares qui, dans un monde uniforme, ne peut que vous faire que le plus grand bien !
Bonne route, amis !
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Didi