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Les 7 clés de la psychologie masculine : le monde selon Gratch

Tout comme les femmes, les quinquas hommes ont connu bien des difficultés au pays de l’amour. De preux chevaliers ils sont souvent descendus au rang de pauvres hères, et notre génération en particulier, qui a été le creuset de moult mouvements sociaux et culturels en a fait les frais.

Alors que quadra je m’interrogeais encore sur l’art et la manière de composer avec Monsieur, le livre de Alon Gratch, psychologue clinicien américain, vint à mon secours de façon surprenante et définitive. Si aujourd’hui je sais ce que je veux et comment aborder le territoire complexe masculin, c’est beaucoup à lui que je le dois. J’ai eu envie d’en faire profiter quelques unes…

Qui est Alon Gratch ?

Un psy new-yorkais israélite, marié et heureux de l’être, qui reçoit majoritairement des hommes en consultation. Il le présente ainsi : les hommes sont difficiles. Plus exactement, ils ont des difficultés  à parler de leurs problèmes. Les femmes, elles, essaient par toutes sortes de moyens d’obtenir réponse car ce fossé qui nous sépare est angoissant et à l’origine de nombreux malaises pouvant aller jusqu’à la séparation.
Il est l’auteur de « Si les hommes pouvaient parler« , grand succès de librairie. Surtout parce que libre d’un jargon psy pontifiant ou moralisateur, il a permis à beaucoup, par les exemples donnés, d’au moins réfléchir sur eux-mêmes et donc de se libérer. C’est un bouquin que je n’ai cessé de conseiller depuis sa sortie et les femmes qui l’ont lu ont unanimement déclaré qu’elles avaient compris beaucoup du comportement masculin, en peu de lignes.

Les hommes ne sont pas des femmes comme les autres :

C’est peut-être un simple rappel, une véritable évidence mais il est bon de se souvenir que les hommes ne seront jamais que des hommes. Ils n’ont ni notre sensibilité, ni notre vision des choses. Ils ne possèdent pas la même expression que nous et ne sont pas intéressés comme nous par des sujets pourtant précieux, tels que la famille,  ou les enfants. Ils s’investissent davantage dehors, dans le boulot et les relations sociales, ils aiment être riches et admirés, ils tolèrent moins de choses, ou au contraire sont laxistes. Bref, ils nous laissent souvent dans la contradiction.

Pourtant, cela n’est jamais que la partie émergée de l’iceberg : prenez un homme qui perd son job, divorce et ne voit plus ses enfants, et vous trouverez un être dont la fracture est telle qu’il s’effondre en quelques mois.

Hommes et femmes nous ne sommes pas, selon Gratch, si différents dans nos sensibilités, seulement nous ne l’exprimons pas de la même manière. Poids culturel, pression sociale, ou développement génétique , qui sait, mais l’homme obéit à des critères qui lui sont propres, et point. Il fait donc le silence sur ce que nous aimerions tant partager, au moins en paroles.

 A quoi obéissent les hommes ?

Gratch qui est clinicien a dressé un tableau assez juste selon moi et très clair de ce que cache souvent la carapace masculine.
Les voici  :

La honte : (Un vrai mec ne pleure pas). C’est la  raison la plus courante qui explique que l’homme ne se laisse pas aller au dialogue émotionnel et au contraire le fuit.

Le vide émotionnel : (Je ne sais pas ce que je ressens). La plupart des femmes, si elles peuvent aisément comprendre qu’un homme ait honte de lui, se sente inférieur, ou pas à la hauteur, ont beaucoup plus de mal à intégrer le fait qu’un homme intellectualise souvent plus que nous les sentiments. Non, les hommes ne sont pas des monstres froids et indélogeables retranchés derrière la glace de leur rigidité. Mais cette couche de glace ne peut fondre que si l’on considère à quel point l’homme doit donner de lui l’impression de force qu’il est censé avoir.  Pour pouvoir briser la glace, c’est le cas de le dire, il convient d’aller sur le terrain des hommes, de comprendre comment ils se conduisent stratégiquement dans leur vie sociale, de là, leur fragilité ne pourra que se révéler, alors qu’ils font tout pour la camoufler.

Le sentiment d’insécurité : (Je suis fatigué de devoir être le meilleur). Il fait pendant au second des attributs masculins, que nous venons de voir. Un homme reste un être humain. Il a besoin de souffler, de se lâcher, de se faire dorloter même, bref, d’être passif. Évidemment l’exprimer de cette façon le ferait passer pour une pauvre petite chose, ce qu’il va s’efforcer de compenser par un surcroît d’activités ou d’agressivité, visant à démontrer qu’il reste un mâle.

Ce conflit véritable peut le mener jusqu’à l’impuissance sexuelle, puisque c’est un sentiment d’impuissance qui est à l’origine de ce sentiment peu agréable. La femme dont la tendance est de vouloir régler et dominer le problème ne peut que culpabiliser davantage un individu qui a besoin de la douceur féminine pour échapper à sa masculinité.

C’est l’explication de la fameuse « fracture sexuelle« , qui peut seulement se résoudre si l’on intègre la part de féminité qui existe en tout homme (ce qui ne signifie pas être dévirilisé, bien au contraire). Beaucoup de quinquas, que j’ai connus et aimés, et respectés, ont été victimes de cette non reconnaissance. Cela faisait partie d’une époque aujourd’hui révolue où l’image de l’homme fort interdisait toute tentative de conciliation entre sa part féminine (j’ai peur, je suis fragile, j’ai besoin de toi pour me reposer) et sa part masculine (je suis bon dans ce que je fais, au travail, j’assume mon rôle de chef de famille, je sais changer une roue).

Il n’est pas si simple, encore de nos jours, d’arriver à un juste milieu entre les deux tendances, autrement nous serions tous parfaits et il n’y aurait plus de coaches !

La préoccupation de soi : (Regardez-moi, écoutez-moi, touchez-moi, considérez-moi) : je sais que nombre de femmes vont sourire en évoquant le sujet. Préoccupation bien masculine s’il en est, l’homme passe beaucoup de temps à se prouver tout un tas de choses, à se lancer des défis, en gros à accéder à ce que l’on nomme la réussite. Cette propension à vouloir triompher coûte que coûte exaspère bien des femmes, et aussi leurs enfants, ainsi que l’entourage professionnel et amical. Nier ses limites, vouloir rester jeune à n’importe quel prix, par exemple, c’est ignorer que nous sommes mortels, et souvent cela finit tristement en obtenant l’effet inverse de ce l’homme recherche : le désintérêt général et la solitude.

L’agressivité : (Je vais te montrer qui est le chef) ce cinquième attribut est souvent ce qui amène les couples en thérapie. Des femmes épuisées, affectées au plus profond de leur être par un compagnon hors de lui, critique, et volontiers irrespectueux, je crois que tous en ont plus ou moins un exemple en soi ou autour. C’est quelque chose de tragique et de banal à la fois. Le désir inconscient de l’homme reste de se perdre dans la femme, mais en cela il perd sa propre identité et cela génère en lui un fort sentiment d’insécurité !  Alors besoin de s’affirmer oui : destruction programmée non !  Là encore rejoignons la sagesse populaire : le plus fort n’est pas toujours celui que l’on croit !

L’autodestruction : (Je suis vraiment nul). L’homme qui ne sait pas « agresser » les autres, ou s’y refuse, retourne fatalement son agressivité contre lui-même. Bien entendu, cela est dommage et cela a une histoire.  (cherchez au besoin dans la petite enfance des parents qui  leur ont fait ainsi se sentir un incapable) mais surtout, femmes, ou proches, ne rentrez pas dans ce jeu à géométrie variable : il ne faut jamais endosser la responsabilité du comportement de l’homme que l’on a en face de soi  (alcoolique, drogué, addict, profil dépendant). Je le dis et le répète ayant souvent vu des femmes en consultation qui finissaient par être totalement absorbées par ledit jeu, dangereux, et pouvant hélas aller jusqu’à leur propre destruction.

L’expression sexuelle : (je veux du sexe et tout de suite). Les femmes là encore, remisent souvent leur idéal de romantisme à ce vestiaire de l’incompréhension. Elles satisfont encore souvent à ce qui les rebute, le devoir conjugal par exemple, par simple souci de plaire ou de ne pas être abandonnée.
Pourtant, et c’est un moment magique que cette découverte, il faut savoir une chose : par cette obsession de sexe, les hommes revendiquent avant tout de parler. Là est leur moyen d’expression favori. Ce que l’on appelle communément « confidences sur l’oreiller« . Car c’est après avoir eu satisfaction (donc être rassuré) que l’homme peut enfin s’abandonner à parler sentiments. Il prend un grand risque et il faut à ce moment là être capable de l’écoute et de toute la tendresse dont il a besoin pour se risquer sur ce terrain miné !

Les hommes expriment par le sexe tous les conflits émotionnels qu’ils ressentent. Ce 7ème attribut  englobe donc tous les éléments qui précèdent. Je sais que nombre de femmes s’en plaignent, à juste titre, et cela peut aller jusqu’au divorce.
Présenter à votre compagnon de vie que il y a d’autres moyens de s’exprimer, par votre douceur, votre attention, votre vraie féminité peut suffire à  vous renvoyer à un autre terrain de dialogue,  ce qui aura pour effet de vous redonner un désir de faire l’amour. Sans angoisse.

Si vraiment cela s’avère impossible, il y a toujours des pros ! C’était la note d’humour car les quinquas ont majoritairement compris tout ça !

Le couple intéressera encore bien des générations à venir,  car nous n’en sommes qu’à l’aube d’une vraie communication après des siècles d’obscurantisme. Si la sexualité a été longtemps un sujet tabou,  c’est avant tout parce que le dialogue était un sujet tabou. Nous avons focalisé sur l’incommunicabilité au lit, nous avons libéré et délibéré à propos de notre sexualité comme si notre vie en dépendait. Mais la vie du Verbe ? la première des évidences, le premier des principes qui est le langage ? C’est en cela que cet éclairage par Alon Gratch est une lueur d’espoir pour bien d’entre nous !

 

L'auteur : Quinquageniale

"C'est finalement au plus fort de l'hiver que j'ai compris qu'il existait en moi un invincible printemps".


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  • j’aime

  • De par
    les différentes lectures que j’ai faites, en effet l’homme (et la femme) sont
    dans l’étau de leurs besoins passés (incrustés au fond d’eux au fil des
    siècles d’évolution) et, aussi les
    nouveaux besoins liés à la société moderne au changement de place de la femme
    dans la société, etc.

    Situation pas facile pour les deux sexes 🙂 Il faut garder en tête que les
    besoins des hommes et des femmes sont différents, ce qu’illustre bien cet
    article. Il est intéressant de jeter un œil sur ce blog concernant la
    psychologie masculine
    http://nouscomprendre.com/ce-que-les-hommes-attendent-des-femmes-p1/ qui
    explique les besoins masculins primaires sous la lumière de l’héritage de nos
    ancêtres des cavernes. Bien sûr les besoins évoluent, mais bien moins vite
    que la société. En gros on pourrait classer en 4 catégories les besoins
    masculins : 1 sexe, 2 que sa conjointe prenne soin de lui, 3 être aimé et
    occuper la première place dans son cœur et 4 qu’il puisse s’isoler aussi
    souvent qu’il le souhaite pour se ressourcer.

    Pour cet article, 1 la honte je dirais que ceci revient à l’image de
    l’homme fort qui saura défendre sa belle est douce et qui n’aura pas mal. 2
    Le vide émotionnel, même chose on ne montre pas de sentiment pour ne pas
    montrer de fragilité. 3 l’insécurité, je dois être fort et le mâle dominant.
    4 la préoccupation de soi, c’est je veux être à la première place, je veux
    que l’on prenne soin de moi. 5 l’expression sexuelle, ok c’est du sexe 🙂

    Je serai intéressé par avoir d’autres opinions sur le sujet.

  • jepasseraivers22h

    Bon l’évolution humaine n’est pas pour demain à ce que je constate… Pas étonnant que les femmes commencent à ne plus s’intéresser qu’au sexe elles aussi, au fond, elles n’ont pas besoin d’un boulet auto centré et agressif dans leur vie, qui en plus a besoin qu’on le torche, nous on se débrouille très bien sans eux depuis l’aube des temps. Du coup, ils risquent fort de devoir faire la même et c’est peut être pas nous que ça va déranger le plus. On va se dispenser des confidences sur l’oreiller, partir juste après on sait faire aussi, et passer au suivant n’est pas trop compliqué. Et si on se lassait juste de vouloir comprendre, parce qu’il n’y a rien à comprendre, comme nous le rappelle Raphael dans son blog? Ehéh…

    • Steph

      Dans une société pacifiée, le potentiel « force physique » et « brutalité » masculine n’est plus nécessaire à la femme. Dans une société où la femme travaille et subsiste seule à ses besoins, ll n’est plus besoin de s’encombrer d’un « boulet autocentré » et en prise avec des crises existentielles liées à l’obsolescence de son système de valeurs hérité des générations précédentes.

      Sans cesse copié par la femme moderne pour ses aptitudes de conquête en groupe, en entreprise dans le sportsteph et dans l’entièreté des domaines dans lesquels il s’était illustré, l’homme doit maintenant se réinventer. Inutile de vouloir être plus fort, plus riche ou de savoir gérer seul une maison et une famille sans femme. Ces domaines sont passés dans les must à présent et les mouvements féministes s’appliquent à sans cesse rabaisser ce qui leur sert en fait de modèle.

      Ce qui permettrait vraiment à l’homme de s’épanouir, ne serait-il pas dans un premier temps de se libérer de sa dépendance psychologique et sexuelle aux femmes. Ne sont elles pas devenues des hommes comme les autres, ou près de le devenir?

  • Cherine

    Vous pouvais me dire quel sont les sentiments que l’on doit souvent caché?