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Télévision

Quand la télé s’emmêle, faut-il s’en priver pour autant ?

Bien avant l’âge d’or du Net, celui de la télé a été la révélation : on regardait le monde, derrière le petit écran. Gamine, j’avais peur de Zorro en noir et blanc. Il n’y avait pas d’émission le matin. Je me souviens de “Aujourd’hui madame”, des speakerines, dont Catherine Langeais, qui annonçaient les programmes. Retour sur une période phare qui a enchanté nos jeunes années.

La télé de jadis était une télé pionnière, une télé suspens, dont on ne savait jamais trop quand le petit train des interludes allait survenir, en attendant que l’on répare les fameux incidents techniques, fort  nombreux, subis avec patience. On ne parlait pas de connexion. On n’y pensait même pas. On était spectateurs.

Cette télé laissait peu de place finalement à l’overdose, et gardait son caractère premier de découverte, d’information et de quelques émissions ludiques qui en ont fait les beaux jours : la caméra invisible ou le sensationnel Jean-Christophe Averty,  créatif fou, avec son bébé passé à la moulinette !

Il me semble qu’on évitait ainsi la propagation de nombre d’énormités que l’on a fini par consommer de toute évidence avec une passivité qui frise le consentement. Mais on continue de la regarder : elle fait non seulement partie des meubles, mais de notre vie, comme un autre membre de la famille.

La télé remplit l’absence, comble le vide, met l’ambiance dans le salon. Elle permet d’attendre le retour de la famille, elle devient même la famille, lorsque l’on est esseulé. On se couche avec elle, dans la chambre qu’elle envahit de sa résonance. Et on s’éveille souvent avec, le matin, juste avant de lire ses mails.
Curieusement, elle n’est pas (encore) détrônée par la toile. Elle l’a précédée, elle demeure la reine-mère, même si ses vassaux complotent sa royale fin. C’est que toute vieille qu’elle soit, elle est encore capable de nous faire sourire, et même franchement rigoler, même jaune. Elle connaît son monde, quoi !

C’est sans doute pourquoi on lui pardonne maints et maints bêtisiers…

Histoire de s’alléger un peu, de se tenir informés de ce qui se passe un peu plus loin que le bout de notre nez, j’avoue être consommatrice, pas dupe, mais comme je passe beaucoup de temps chez moi, je ne me prive pas de la critiquer, comme tout bon Français qui se respecte !

Voici quelques réflexions que je vous livre, fervente et assidue téléspectatrice de ce qui me coûte 123 euros l’an, en redevance.

– C’est has been :  Gérard Holtz et son “vive le sport”.

– C’est gonflé : Vanessa Demouy est une grande comédienne (c’est son mari qui le dit).

– C’est bénéfique :  Manger du poisson améliore la qualité du sperme chez l’homme.
Même Carole Gaessler n’en est pas revenue !

– C’est de l’arnaque : Le Paris-Dakar en Argentine.

– C’est  lassant : Dave, à toutes les sauces, depuis son double-pontage.

– C’est fou  : Patrick Sébastien et ses années bonheur. Ou comment recycler les vieilles badernes.

– C’est sexy : le J.T. avec Laurent Delahousse. Le dira-t-on jamais assez ?

-C’est nostalgique : Le Dr Carter dans Urgences, sur France 4. Ça ne nous rajeunit pas !

– C’est pénible : Didier Deschamps justifiant nos défaites. Les mots lui manquent.

– C’est culturel. Arte. Parfois trop.

– C’est le must : TCM. Et le cycle Jack Nicholson.

– C’est effarant : ce que peuvent inventer les scénaristes de Plus belle la vie (tout le monde n’hérite pas d’un bordel en Catalogne !).

–  C’est navrant : Lorie aux côtés de Bernadette Chirac, pour l’opération “les pièces jaunes”.
Ou ce que c’est que l’arrivisme forcené.

– C’est fatigant : Nagui,  comme Estelle Denis, dont le débit de parole ne fait pas oublier les lacunes.

– C’est effrayant : François Hollande qui de régime en lifting va bientôt faire concurrence aux Bogdanoff.

– C’est réconfortant : Les Maçons du cœur, Tous ensemble, et autres élans de solidarité, dont le Téléthon n’est pas le moindre. Même si magouilles il y a.

– C’est rassurant  : Bibliothèque Médicis. La France a encore une intelligentsia !

– C’est vraiment le top :  la télé à la demande !

L'auteur : Quinquageniale

"C'est finalement au plus fort de l'hiver que j'ai compris qu'il existait en moi un invincible printemps".


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