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Guérisseur spirituel : ou comment guérir ses plaies autrement

De mes années voyance, trente années environ, il me reste beaucoup de souvenirs.
Ce ne sont pas les meilleurs, ni les pires. J’ai juste le sentiment d’avoir brassé un énorme tas humain, pas souvent odorant hélas, et cependant, aimer les gens, les aider dans leur trajectoire de vie, demeure le seul axe qui me semble réellement en accord avec ma personnalité.

L’annonce de ma fibromyalgie, maladie avérée après bien des luttes notamment avec le milieu médical, celui-là même censé vous accompagner et vous soigner – a changé la donne. J’ai abandonné le métier. Malgré les hauts cris de mes consultants, malgré leurs pleurs même… J’ai mis environ trois années à couper ces ponts. Le seront-ils pour autant dans les plans supérieurs de la conscience ?

Évidemment non. Même si ma vie est plus paisible aujourd’hui, médium je suis, médium je reste. Mon hypersensibilité persiste. Mais j’ai quitté un monde voué je pense à l’inhumanité ! si j’ ose employer ce néologisme.

J’ai découvert que l’homme n’est pas bon. Ce fut une grave prise de conscience, couchée et malade, dans un noir total au propre comme au figuré. Et la Lumière fut… Être malade n’a pas que du mauvais, curieusement : tous vous le diront, la vérité est présente enfin au rendez-vous, lorsque les autres vous abandonnent. Ce n’est pas toujours leur faute : il faut bien travailler, élever ses gosses, vivre sa vie.
Nous, nous restons. Assaillis par cette vérité, nous sommes seuls au monde avec notre souffrance. Et il faut l’affronter ou la fuir. Dans un premier temps la plupart d’entre nous essaient le déni. Avant de se rendre à l’évidence. C’est alors le moment du combat. On s’engage à au moins, vivre dignement, si l’on ne peut plus vivre comme avant.

La plupart des erreurs, je les ai faites. Je n’ai pas pour autant exploité, comme nombre d’êtres humains, mes énormes potentialités. J’ai parfois eu le sentiment que ma vie ne serait jamais qu’un potentiel, énorme, mais inutile. Tout ce que l’on n’extrait pas est destiné à périr.

Pour toute personne douloureusement atteinte dans sa chair, isolée psychiquement, qui n’a plus en tête que le mot “survivre”, je voulais écrire. Je suis à la fois patiente et guérisseuse. Alors deux fois bien placée pour savoir ce qu’il ne faut plus faire, et surtout comment rétablir une relation vraie avec la Vie, qui peut frapper si cruellement.

Voici mon témoignage,  pour endiguer le flot de désespoir qui ne manque jamais de déferler sur votre famille, conjoint et parents compris, amis dévoués, lorsque vous manquez à l’appel.

Le repli sur soi : c’est la réaction type, lorsque l’on passe son temps à se justifier de sa douleur.
Tout le monde n’a pas le même timing en matière de prise de conscience. L’entourage proche notamment est fort long à admettre l’inadmissible.
Une douleur accrue est celle que le patient ressent devant cette incompréhension manifeste.
De même que les tentatives bien intentionnées de vous “secouer”, vous remuer, vous exhorter à ne pas faiblir et j’en passe.
La maladie est énergétiquement au moins justement une faiblesse. Demander à quelqu’un d’en sortir par la force de la volonté alors que la volonté n’a et depuis longtemps, plus rien à voir dans cet événement est non seulement inapproprié, mais ridicule.
On ne demande pas à un aveugle s’il veut revoir.
L’entourage s’étonne la plupart du temps que ses bons conseils, dictés par le coeur, tombent à plat.
Et renvoie le malade à une culpabilité grandissante envers lui. Au fond, être malade rime avec bon à rien, sinon à compliquer la vie de ces autres qu’il n’a pas cessé d’aimer au fond.
Mais le monde des bien portants, allants et frais dispos, ce monde-là n’est plus le sien.
C’est là et uniquement là que se situe la fracture, aussi je vous en supplie, oubliez vous tous qui êtes à l’abri de pénaliser celui que le sort a touché en lui disant ce qu’il devrait être ou faire !
Il voudrait bien être comme vous !

 La violence de compassion : C’est quoi ? c’est l’antidote ! il existe des êtres prédestinés à guérir. Ce sont ceux qui absorbent, au moins un temps, vos misères. Un ami qui écoute, sans juger. Une infirmière qui s’attarde à votre chevet. Un médecin qui se bat, contre l’administration et ses confrères afin de vous améliorer la vie. D’innombrables exemples pourraient être donnés, j’en ai tant, de personnes qui laissent parler cette violence, car c’en est une, et décident d’agir.
Ils sont présents là où beaucoup désertent leur rôle, sinon leur devoir.
Ainsi voit-on dans les hôpitaux, des pères qui refusent de voir leurs enfants malades. Ils vont vers une autre vie, souvent une autre femme. La mère crucifiée, reste.
Ces intenses solitudes sont souvent si déchirantes que l’on ne peut juger bien sûr de certaines réactions méprisables.
Ce que j’ai vu de mes yeux, ce que j’ai eu la chance de vivre lorsque j’étais devenue ce fardeau pour ma famille, ce sont mes propres consultants, la plupart des femmes, qui se sont mobilisées pour la pharmacie, les courses, ou le coup de fil qui sauve.
C’est ma patiente atteinte de sclérose en plaque qui a proposé de faire le marché pour moi, qui étais presque paralysée de douleur.
La douleur appelle toujours sa sœur jumelle, qui est la compassion.
Le début de la guérison spirituelle proprement dite, en dépend.

La guérison intérieure : ou  l’acceptation
Guérir le corps physique n’est pas toujours possible. C’est le cas pour les maladies orphelines et tant d’autres, les accidentés lourds également.
La vie ne s’arrête pas là pour autant. C’est une partie de vous qui est malade, une partie de vous qui amputée.
Le reste subsiste : si avant l’accident qui vous a cloué sur un fauteuil, vous aimiez la littérature, ça ne changera pas.J’en profite au passage pour adresser un clin soleil reconnaissant à Jeff, paraplégique, qui a un moral d’acier et remonte le mien. Il lit Spinoza et s’en régale. Jamais je ne l’ai vu dans la plainte.
C’est cela, la guérison intérieure. Accepter que le cours harmonieux de la vie soit perturbé à l’extrême. Car vivre, c’est perdre.
L’acceptation, la reconnaissance de ce que l’on porte de négatif, de cette croix de chaque jour, c’est le début de quelque chose qui, de façon surprenante, va devenir un déclencheur.
On va alors extraire tout ce qui n’a pas encore été utilisé des dons que la vie vous avait offerts au moment de votre venue au monde.
Lire, écrire, alors qu’on était un sportif futur dieu du stade. Au contraire un pur intello prendra les armes pour remarcher, contre toute attente, alors que la médecine l’ avait condamné.

Comment ça marche ?

Cela dépend de vous, du caractère et du conditionnement de vie auquel vous êtes habitué.
Il va falloir lâcher cela, vos sécurités, vos confortables rassurances et entrer dans le monde inconnu de la guérison intérieure.
C’est le plus difficile, mais c’est payant. On ne devient pas un autre, dans la souffrance. On se révèle et dans sa plénitude.
Lorsque tout était facile, routinier, prendre le métro, travailler, râler sur ses impôts ou sa femme, on ne pensait jamais que la vie est un brin de paille sur le cours orageux d’un fleuve gigantesque.
Puis ce cours vous a emporté vers une dimension d’existence faite de peurs et d’ombres.
Ensuite encore, il y a eu ce quelqu’un que l’on n’espérait plus : le kiné dévoué devenu un ami,
la voisine attentionnée qui fait des crêpes à  vos enfants, en cachette desquels vous pleurez de douleur.
La plus  petite chance, la plus infime des présences pour le patient, reste son avenir.
Ne l’oubliez pas.

Guérir mais autrement :
C’est alors que nous guérisseurs, entrons en jeu. Lorsque tout est foutu. Lorsque la médecine avoue son impuissance, que tout a été tenté.
On nous amène des personnes ayant atteint l’autre rive : celle où l’on va enfin s’en remettre à des instances supérieures, Anges dans mon cas, pour guérir, en acceptant son nouvel état.
S’ensuit alors un lent processus, parfois sur des années, qui nouent des liens pour toujours, entre terre et ciel.
Réparer une vie brisée pour les blessés de la vie, est non seulement une mission, c’est un devoir auquel chaque guérisseur est voué. Et il n’y échappe pas.
Magnétiseurs, énergéticiens, guérisseurs, peu importe comme on voudra les appeler, ce sont ces personnes souvent moquées ou honnies, qui vont recevoir à leur domicile  les cas les plus désespérés.
Ainsi moi qui vivais près de l’hôpital de la Timone, à Marseille, combien de fois ai-je eu au bout du fil des mères effondrées qui me demandaient un diagnostic ! car la médecine séchait.
Ce que je trouve de plus déplorable dans le monde médical, est l’absence d’humilité.
Et d’humanité.
Nous, guérisseurs, œuvrons dans l’humilité. Nous ne sommes pas médecins, et nous ne désirons pas nous substituer à eux. Nous ne supprimons pas un traitement ni ne critiquons un protocole en place.
Nous sommes seulement investis auprès de ceux qui souffrent. Parce qu’il le faut bien !
Tant que la société n’aura pas produit suffisamment de compassion parmi les soignants,
rien ne changera pour le malade. Il sera dans la révolte et non dans l’acceptation.
Et la guérison intérieure en sera retardée.

À suivre…

L'auteur : Quinquageniale

"C'est finalement au plus fort de l'hiver que j'ai compris qu'il existait en moi un invincible printemps".


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  • roudil

    vous êtes très émouvante par votre récit vérité, car nous ne sommes pas dans un roman. mais dans la vie de tous les jours. chacun d’entre nous sommes des malades en devenir et nous attendons à ce moment là de l’humanité. malheureusemnt, à nôtre époque c’est le chacun pour soi, la jalousie, le paraître, etc…
    je vous remercie pour votre confession.